Hommageaux Poilus de la guerre 1914-1918. 7 487 J’aime · 265 en parlent. Page créée pour honorer la mémoire de mon grand-père, Fernand Bécognée, de ses Se connecter. Se connecter. Informations de compte oubliées ? Hommage aux Poilus de la guerre 1914-1918 @FernandBecognee.RoselyneBoutaud · Communauté. Envoyer un message. Fantassins du 35éme régiment d' infanterie, l' homme en capote croisée à double rangée de boutons, est un officier. Suite à l' hécatombe d' officiers lors des premières attaques, ils furent équipé de capote du modèle de la troupe afin de ne pas être repéré par l' du 102éme bataillons de chasseur à pied lyre sur le haut des manches , notre chasseur a été décoré de la croix de docteur Gabriel à gauche et Joseph Raubert en 1914. Le docteur qui est sous lieutenant porte un képi équipé d' un manchon de toile, afin de le camoufler. Il porte des éperons, car en tant que médecin, il a le droit d' avoir un cheval. Quand à la cane c' est un apparat à la mode chez les de la colonial avec sa femme et leur enfant en 1917. Comme tout les coloniaux il porte le paletot, sorte de vareuse croisée à double boutonnage, sur lequel est accroché une décoration, sous forme de de Gaulle, capitaine au 33éme régiment d' infanterie en 1915. La déclaration de guerre le trouve lieutenant à la tête d’une section du 1er bataillon du 33e au sein de la 2e du 1er Conformément au plan XVII, longuement mûri par le général Joffre, Lanrezac lance les troupes de sa 5e armée en avant, à la rencontre de l’ennemi. Sur le chemin de la Belgique, le 9 août 1914, Charles de Gaulle passe par la localité de Rocroi, dans le département des Ardennes. Ce féru d’histoire a certainement perçu comme un bon présage la traversé du champ de bataille où le Grand Condé sauva la France de Louis XIV, le 19 mai 1643. Le 13 août, le 33e entre en Belgique, le spectre d’un conflit sur le sol de France, à l’image de celui de 1870-71, semble s’estomper dans l’allégresse. L’accueil chaleureux des Belges donne une immense confiance aux soldats français. Bientôt, le 1er reçoit pour mission de s’appuyer sur la barrière de la Meuse pour empêcher la I. Armee de von Kluck de déboucher sur Paris en empruntant les vallées de l’Oise et de l’Aisne. Le 33e en compagnie d’autres régiments de la 2e est engagé, dans la nuit du 14 au 15 août, dans le secteur de Dinant, dont le pont est d’intérêt stratégique. Le lendemain, la bataille s’engage par l’assaut de deux divisions de cavalerie allemandes, soutenues par cinq bataillons de chasseurs. Dès 8 heures, les 10e et 12e compagnies sont envoyées s’emparer de la citadelle sur la rive droite. Pour sa part, la 11e compagnie est conservée en réserve sur la rive gauche. Le lieutenant lillois relate en ces termes son baptême du feu A 6 heures du matin, boum ! boum, la danse commence, l’ennemi bombarde Dinant avec fureur. Ce sont les premiers coups que nous recevons de la campagne. Quelle impression sur moi ? Pourquoi ne pas le dire ? Deux secondes d’émotion physique gorge serrée. Et puis c’est tout. Je dois même dire qu’une grosse satisfaction s’empare de moi. Enfin !on va les voir ? » Avec honnêteté, Charles de Gaulle n’hésite pas à avouer avoir ressenti de la peur. Toutefois, préparé psychologiquement à cette épreuve depuis de longues années, il la domine aisément. Les troupes françaises ne bénéficient d’aucun appui d’artillerie. Celles engagées dans le secteur de la citadelle sont contraintes de battre en retraite et défilent piteusement devant la 11e compagnie. Cette dernière intervient enfin. Elle doit contre-attaquer pour faire obstacle à toute tentative allemande de se saisir du pont et de prendre pied sur la rive gauche de la Meuse. Le jeune officier de Gaulle galvanise ses hommes Attendez un peu ! La 11e va donner. On va les foutre à la Meuse. » Puis, c’est l’instant fatidique de l’assaut Je hurle Première section ! Avec moi en avant ! », et je m’élance… » Mais les théories sur la puissance du choc d’une troupe regroupée et déterminée, s’effondrent sous la puissance de feu des mitrailleuses allemandes. Dans ces circonstances, les officiers sont bien souvent les premières victimes. Charles de Gaulle n’échappe pas à ce phénomène J’ai à peine franchi la vingtaine de mètres qui nous séparent de l’entrée du pont que je reçois au genou comme un coup de fouet qui me fait manquer le pied. Les quatre premiers qui sont avec moi sont également fauchés en un clin d’œil. Je tombe, et le sergent Debout tombe sur moi, tué raide ! Alors c’est pendant une demi-minute une grêle épouvantable de balles autour de moi. Je les entends craquer sur les pavés et les parapets, devant, derrière, à côté ! Je les entends aussi rentrer avec un bruit sourd dans les cadavres et les blessés qui jonchent le sol. Je me tiens le raisonnement suivant Mon vieux, tu y es ! » Puis, à la réflexion La seule chance que tu aies, de t’en tirer, c’est de te traîner en travers de la route jusqu’à la maison ouverte à côté par bonheur. La jambe complètement engourdie et paralysée, je me dégage de mes voisins, cadavres ou ne valant guère mieux, et me voici rampant dans la rue sous la grêle qui ne cesse pas, traînant mon sabre par sa dragonne encore à mon poignet. Comment je n’ai pas été percé comme une écumoire durant le trajet, ce sera toujours le lourd problème de ma vie. » L’ordre de repli est donné, mais ne peut concerner que les hommes valides et assez agiles pour éviter la grêle de plomb. Isolé dans la maison avec d’autres blessés, Charles de Gaulle vit une longue heure d’angoisse. Il craint l’arrivée de l’avant-garde allemande et une inévitable capture. Cependant, de nouveaux canons font entendre leur voix. Ils ne sont pas allemands mais français. L’espoir renaît et les 73e et 8e parviennent à reconquérir le terrain perdu et du coup à dégager les malheureux survivants du 33e Victime d’une fracture du péroné par balle avec éclat dans l’articulation », Charles de Gaulle est successivement évacué sur les hôpitaux de Charleroi, Arras, Saint-Joseph à Paris, où il subit une intervention chirurgicale, et enfin Desgenettes à Lyon. Remis de sa blessure et de nouveau apte au service en campagne, le lieutenant de Gaulle retrouve son régiment arrageois, à Pontavert, dans le département de l’Aisne, le 18 octobre 1914. Il y prend le commandement de la 7e compagnie et surtout fait connaissance avec la guerre de position. Cette dernière provoque en lui une grande déception. L’inaction domine et les opérations, limitées à de simples coups de main, n’apportent que des gains illusoires, parfois au prix de lourdes pertes. Cet état d’esprit est traduit par une lettre du 15 novembre Nous faisons la guerre de sape et occupons de temps en temps une tranchée ennemie, mais à cinquante mètres derrière, il y en a une autre. De temps en temps, la nuit surtout, ou au moment des relèves, fusillades épouvantables d’une tranchée à l’autre, sans aucun résultat bien entendu. » Le militaire de 24 ans attache un soin particulier à fortifier ses positions. Il souhaite tout autant obtenir les meilleures conditions pour mener une défense efficace que de maintenir ses hommes occupés et en forme physique. D’ailleurs, l’officier veille à ce que la discipline soit stricte et à ce que les hommes restent disciplinés et ne négligent pas leur tenue vestimentaire. Les inspections, suivies de punitions, ne sont pas rares. Il n’est cependant pas insensible au quotidien dramatique des Poilus. Il s’en ouvre sans fard à sa famille Nous vivons dans l’eau comme des grenouilles, et pour en sortir, il faut nous coucher dans nos abris sur nos lits suspendus. » La période des fêtes est la plus pénible à vivre et même le caractère le mieux trempé peut être pris de mélancolie Noël. Quelle triste nuit de Noël nous avons passé. Il pleuvait à verse. » Son appréciation de la situation générale est toujours marquée par une véritable foi en la victoire Depuis que la bataille de la Marne a montré la supériorité française, la guerre est décidée en notre faveur. Le reste est une question de temps et de sacrifice à consentir. » Même s’il ne l’exprime pas clairement, ne pas avoir pu prendre part à l’entreprise de redressement de la France sur la Marne, est sans doute un véritable déchirement pour lui. Conforme à la hauteur de vue et à sa parfaite connaissance de la mondialisation des conflits » qui guide son action tout au long de sa carrière, il ne néglige pas les autres fronts Décembre verra donc sans doute la suprême grande bataille des Russes contre les Allemands renforcés et les Autrichiens reformés. Il est certain que ce sera pour nos alliés une troisième victoire suivie d’une invasion désormais rapide. » Il n’a, cependant, pas une confiance absolue dans le haut commandement des alliés, et peut se montrer très critique sur la manière dont les opérations sont dirigées. Ses critiques à l’encontre du pouvoir politique, sont encore plus acerbes L’issue est moins que jamais douteuse. Sans doute l’ennemi pourra la prolonger encore grâce à son énergie et à sa discipline, grâce surtout à l’extrême et irrémédiable infériorité de notre régime. » Il faut dire que Charles de Gaulle n’est pas un partisan du régime parlementaire de la IIIe République. Une partie des conceptions qui président à la rédaction de la constitution de 1958 par le général de Gaulle, sont déjà celles du lieutenant de Gaulle. Le 18 janvier 1915, il est cité à l’ordre de la 2e et peut donc arborer une croix de guerre avec étoile d’argent A exécuté une série de reconnaissances des positions dans des conditions périlleuses et a rapporté des renseignements précieux. » En février 1915, nommé capitaine à titre temporaire, de Gaulle participe à la vaine offensive de Champagne, dans le secteur de Mesnil-les-Hurlus. Il est l’adjoint du commandant du 33e le lieutenant-colonel Boud’hors. Sa tâche n’est pas sans risque et le mène souvent en première ligne. Le 6 mars, il est légèrement blessé par un éclat à l’oreille droite. Le 10 mars, c’est sa main gauche qui est atteinte par balle. Ses espoirs de rester au front sont anéantis par une violente infection. Il est hospitalisé au Mont-Dore, en avril suivant. Il retrouve ses camarades, en juin, dans l’Aisne, secteur de Pontavert-Berry-au-Bac. A peine prend-il le commandement de la 10e compagnie, que Boud’hors, fin août, le rappelle à ses côtés en tant qu’adjoint. Le 3 septembre 1915, il est promu capitaine à titre définitif. Du 16 au 21 octobre, il est en permission. A son retour, le capitaine reprend le commandement de la 10e compagnie. Envoyé avec son unité dans la fournaise de Verdun, le chef de compagnie est capturé au village de Douaumont, le 2 mars 1916. Avant d’être un prisonnier, Charles de Gaulle est avant tout un blessé. Il est convenablement soigné à l’hôpital de Mayence. Si la blessure physique est rapidement oubliée, la plaie au cœur est bien plus grave. L’officier ressent sa capture, en partie, comme une humiliation, lui qui rêvait déjà très jeune d’achever sa vie sur le champ de bataille. Pourtant, elle n’a rien d’une reddition. Il tombe aux mains de l’ennemi, non seulement blessé, mais également inconscient. C’est seulement à son réveil au milieu de jeunes troupiers hagards de la garde prussienne », qu’il découvre son nouveau statut. A cela s’ajoute l’impuissance à aider sa patrie en danger et l’éloignement des camarades qui continuent de mettre quotidiennement en jeu leur existence. Profondément ébranlé moralement, sa douleur ne s’éteindra d’ailleurs jamais. Il en rend compte dans une lettre au lieutenant colonel-Boud’hors, datée du 8 décembre 1918 la catastrophe qui pour moi, a terminé la campagne […] N’avoir pu assister, comme vous, à cette Victoire, les armes à la main, c’est pour moi un chagrin qui ne s’éteindra qu’avec ma vie ». Cet état d’esprit explique son acharnement, pendant trois longues années, à tenter de s’échapper malgré les dangers et les punitions. Seule l’espérance de pouvoir à nouveau servir au front, entretenue par l’organisation de la prochaine tentative d’évasion, lui permet de tenir ». De 1914 à 1916, il n’a jamais fait preuve de résignation face aux tranchées et mitrailleuses allemandes, il ne verse pas plus dans ce sentiment, face aux murs et barbelés de 1916 à 1918. Une fois guéri, Charles de Gaulle gagne le camp de prisonniers d’Osnabrück, en Westphalie. Dès cet instant, il élabore une évasion à l’aide d’une barque pour descendre le Danube. Mais le prisonnier de Gaulle du printemps 1916 n’est pas encore le maître de l’automne 1918. Il néglige la règle essentielle de la discrétion et les gardiens ont vent du projet. Le potentiel fuyard » est donc transféré dans un camp de Lituanie, à Sczuszyn, le 18 juin 1916. Dans sa chambrée, il s’attelle à percer le mur donnant sur l’extérieur. Les gardes s’aperçoivent des travaux » entrepris par de Gaulle. La sanction ne se fait pas attendre et est terrible. Le camp lithuanien étant dissous, le capitaine de Gaulle est expédié, le 9 octobre 1916, au fort IX d’Ingolstadt en Bavière, résidence des récidivistes de l’évasion ». De Gaulle comprend que s’échapper du lieu n’est pas une mince affaire. Pour lui, la seule chance de réussite passe par l’annexe de l’hôpital militaire d’Ingolstadt, réservée aux prisonniers souffrants. La structure est implantée dans la ville même d’Ingolstadt, à huit kilomètres du camp. Par sa mère, Charles de Gaulle obtient un flacon d’acide picrique, officiellement pour soigner ses engelures. Au mépris des graves dangers pour sa santé, il absorbe le contenu du flacon et présente rapidement les symptômes de la jaunisse. Le 17 octobre, soit quelques jours seulement après son arrivée, il est admis dans l’annexe de l’hôpital militaire. Là, il se met à observer avec attention toutes les allées et venues. Certains prisonniers sont amenés, sous la surveillance d’un infirmier, à l’hôpital militaire pour y subir des examens ou soins particuliers. Cet établissement médical, normalement destiné aux soldats allemands, ne fait pas l’objet de surveillance stricte. Les entrées et sorties des civils venant rendre visite aux patients se font le plus normalement du monde. Le plan du jeune captif est donc de se faire conduire, sous la garde d’un complice déguisé en infirmier, jusqu’à l’hôpital militaire proprement dit. De là, vêtus d’effets civils, les deux compères quitteront l’établissement par la grande porte. La conception du plan est d’une simplicité géniale, mais sa réalisation est autrement plus ardue. Le camarade de belle » est rapidement recruté, il s’agit du capitaine Emile Dupret. Pour dénicher un uniforme allemand, les deux amis ne s’embarrassent pas de scrupules. Parmi les deux infirmiers affectés à la surveillance des prisonniers, plus ou moins malades, l’un semble être accessible. Pourquoi n’améliorerait-il pas sa modeste solde avec l’argent d’officiers français ? D’ailleurs, fournir de l’alcool et des timbres, ne peut pas nuire à l’effort de guerre du grand Reich… Naïvement, l’infirmier se laisse corrompre, mais rapidement les demandes des deux Français changent de nature carte de la région et…uniforme allemand. Le premier sentiment du soignant allemand est de refuser, ce qu’avaient prévu les deux compères. Ces derniers exercent alors un chantage et menacent de dénoncer le soldat à ses supérieurs, dont la sanction terrible serait au mieux une mutation sur le front ! Il n’a pas d’autre choix et s’exécute… La stratégie patiemment mise en place par les deux candidats à l’évasion a parfaitement fonctionné, même si elle n’est pas forcément conforme avec les tactiques de Saint-Cyr ! Le cas des vêtements civils pose moins de difficultés. De nombreux camarades prisonniers fournissent les éléments nécessaires. Reste à trouver un lieu pour que les deux acteurs puissent changer discrètement de déguisement. La chance est de leur côté! Un prisonnier français, faisant office d’électricien de l’hôpital, dispose d’un petit atelier dans la cour de l’hôpital, la loge idéale! Approché, le technicien accepte de courir le risque d’entreposer les vêtements civils dans sa cabane et d’en confier la clé à de Gaulle et Dupret. Le grand jour intervient le 29 octobre 1916 le 6 novembre selon les documents allemands, à la tombée de la nuit, un dimanche pour profiter des nombreuses entrées et sorties des civils dans l’hôpital militaire. Le succès est au rendez-vous et l’opération se déroule sans anicroche. En quelques minutes, les deux hommes sont en civils et déambulent dans la ville d’Ingolstadt. Mais le plus dur est-il fait ? Pas si sûr quand on sait que la seconde étape du plan consiste à traverser 300 kilomètres de territoire hostile pour gagner l’enclave suisse de Schaffhouse… Ils ne marchent que de nuit et restent cachés le jour… La saison de l’automne n’est pas idéale les températures sont très basses la nuit et le jour la pluie règne en maître sans faiblir. La faim est également un compagnon d’infortune bien importun. Après une semaine de ce traitement, les deux évadés, atteignent le 5 novembre, la commune de Pfaffenhofen, à environ deux tiers du parcours. Malgré l’heure avancée, 21 heures 30, la place du bourg est bien fréquentée et les deux Français ne passent évidemment pas inaperçus En arrivant sur la place centrale, nous nous trouvâmes au milieu de la jeunesse du bourg qui polissonnait dans la rue. Une semaine de vie sauvage nous avait donné une mine patibulaire qui fut aussitôt remarquée. La foule nous poursuivit, bientôt rejointe par le garde champêtre à bicyclette et par des gendarmes en permission. Arrêtés, nous fûmes conduits au violon municipal où l’on n’eut pas de peine à découvrir notre identité. » De retour au fort IX d’Ingolstadt, les deux hommes écopent de 60 jours d’arrêt de rigueur, dans des conditions qui feraient s’effondrer le mental de plus d’un homme résolu fenêtres closes par volets métalliques, pas de lumière, régime alimentaire spécial, rien pour lire, ni pour écrire, une demi-heure de promenade par jour dans une cour de 100 mètres carrés. » A l’issue de ce séjour », de Gaulle décide de suspendre ses tentatives. La punition serait-elle parvenue à briser sa volonté et à en faire un prisonnier modèle, se faisant une raison d’attendre le terme des hostilités ? C’est ce que souhaite faire croire le capitaine de Gaulle… Cette attitude est le fruit d’un froid raisonnement. Il a épuisé la seule manière de s’évader du camp bavarois. Il faut donc changer de camp et c’est ce qu’il réclame continuellement aux autorités allemandes, se prévalant de son comportement irréprochable. En attendant qu’une décision en ce sens intervienne, il se consacre à l’étude de la langue de Goethe et globalement de l’ensemble de la culture d’Outre-Rhin. Les connaissances acquises lui seront d’une grande utilité pour le rôle qu’il tiendra trois dizaines d’années plus tard, à la tête de la nation française… Ne perdant pas de vue le conflit en cours, le capitaine étudie tous les communiqués officiels allemands et les récits paraissant dans la presse. Enfin, conscient qu’il reste un officier français, il s’attache à réaliser au profit de ses camarades toutes sortes de conférences sur la conduite des opérations, le rôle d’un officier,… Il en profite pour y glisser, de manière implicite pour ne pas éveiller les soupçons des auditeurs allemands, des conseils aux éventuels préposés à l’évasion ». Au fil des années de captivité, il tisse des liens avec d’autres détenus, promis également à des destins d’exception le futur maréchal Toukhatchevski, le futur général Catroux, Roland Garros ou encore l’éditeur Berger-Levrault. Enfin, au terme de huit mois de ce stage de sagesse », le 20 juillet 1917, arrive la nouvelle tant attendue de Gaulle est transféré au camp de Rosenberg, en Franconie. En fait de camp, il s’agit d’un ancien château planté sur un piton rocheux. De Gaulle bénéficie d’un confort autre qu’à Ingolstadt avec une chambre dans l’aile du château destinée aux prisonniers et même une fenêtre donnant sur l’extérieur. Mais il en faut plus pour faire perdre le goût de la liberté au bouillant capitaine. L’expert en évasion dresse rapidement un état des lieux. Le corps de logis est ceint d’un profond fossé, auquel succèdent un rempart intérieur, un second fossé, un rempart extérieur et enfin l’à-pic rocheux de quelques dizaines de mètres. Le chemin de ronde du premier rempart est garni de sentinelles permanentes alors que le second n’est parcouru que par des patrouilles. Les conditions d’évasion semblent donc problématiques mais pas insurmontables pour un homme expérimenté et imaginatif… Au fil des jours, toujours aidé par son don hors norme d’observation, le capitaine de Gaulle trouve une solution à chacun des obstacles dressés sur le chemin de la liberté. Il remarque que le bâtiment des prisonniers communique avec le premier étage d’une vieille tour. La partie basse de cette dernière est au niveau du fond du premier fossé. Crocheter la porte reliant le logis des prisonniers à la tour, et desceller patiemment, nuit après nuit, une pierre des fondations noyées sous les broussailles, permettrait, au moment choisi, d’accéder au fossé. De là, pour gagner le second fossé, il faut franchir une porte voûtée perçant le rempart intérieur. Prendre une empreinte de la serrure au cours de la promenade quotidienne et concevoir un passe est à la portée d’une main habile. Quant aux sentinelles, le climat pluvieux de l’automne devrait les confiner dans leurs guérites, au champ de vision extrêmement réduit… L’accès au sommet du rempart extérieur est possible à l’aide d’une échelle fabriquée de toutes pièces… Une fois en haut, entre deux patrouilles, une corde doit permettre au capitaine de se laisser descendre le long de la paroi rocheuse. De Gaulle a besoin d’aide pour mener à bien ce nouveau projet et trois codétenus sont recrutés les lieutenants Tristani, Angot et Prévot. Quelques heures avant l’exécution de l’opération, le capitaine Montéty se joint au petit groupe. Tristani est parvenu à forger un outil crochetant la serrure de la porte du rempart intérieur. Au sujet de l’échelle, elle est conçue avec du bois normalement obtenu pour fabriquer une armoire. Chaque membre de l’expédition en emporte un élément démontable. La nuit du 15 octobre, les fugitifs parviennent sans incident jusqu’au sommet de la muraille extérieure. La corde, faite à l’aide de draps, est jetée dans le vide. L’ennui est qu’elle est trop courte d’une dizaine de mètres. La hauteur de la paroi rocheuse avait été estimée à une trentaine de mètres au lieu de quarante. Gardant leur sang froid, les cinq français se mettent à la recherche d’un endroit plus propice. Un peu plus loin, ils découvrent une plateforme dans le dernier tiers de la paroi rocheuse. La descente peut donc se faire en deux temps. Le seul problème est qu’un membre de l’équipée doit se sacrifier pour rester sur le rempart et jeter la corde à ses complices déjà descendus sur la plateforme intermédiaire. Montéty se porte volontaire et autorise la fuite de ses quatre camarades. A nouveau le point de mire des quatre marcheurs est l’enclave de Schaffhouse, cette fois distante de plus de 450 kilomètres… Après dix jours d’aventure, les évadés trouvent refuge dans un pigeonnier. Des paysans ayant aperçu la scène, font appel à un soldat chargé de la garde de prisonniers russes travaillant dans les champs. Fort de l’appui d’un homme en armes, les paysans cernent le pigeonnier et contraignent les fugitifs à se rendre. De Gaulle est réexpédié sans ménagement à la forteresse de Rosenberg. Le capitaine de Gaulle, après cette tentative très sérieuse, craint d’être transféré à Ingolstadt. Il décide d’échafauder un nouveau plan, rapidement exécutable. Pour la seconde fois, la manœuvre consiste à exploiter le fait que les garnisons ne peuvent se passer des civils. En effet, si une aile du château est réservée aux prisonniers, une autre l’est à des ménages civils, employés à l’entretien du fort. Les deux ailes donnent vue sur la cour intérieure, qui permet, par une porte gardée, de quitter l’enceinte de la forteresse. Une sentinelle effectue une ronde dans la cour et une seconde est affectée à la porte d’entrée. De sa fenêtre, le capitaine de Gaulle observe le va et vient, sans contrôle, des civils pour entrer et sortir de la forteresse. Tristani est partant pour tenter l’aventure avec de Gaulle. Le principe est à nouveau simple, même s’il nécessite matériel et complicité. A la nuit tombée, le 30 octobre 1917, alors que la porte est encore ouverte, les deux hommes profitent des quelques dizaines de secondes pendant lesquelles la ronde de la sentinelle ne lui permet pas de garder un œil sur les fenêtres de l’aile des prisonniers. Ils descendent à l’aide d’une corde par une fenêtre dont l’un des barreaux a été préalablement scié. Un complice retire la corde et replace le barreau. Les deux français, déguisés en simples civils avec fausse barbe et lunettes, se dirigent vers la sortie, dont la porte est ouverte en permanence de jour. La sentinelle de faction à la voûte ne prête aucune attention particulière aux deux civils ». Une fois dehors, plus question de gagner la Suisse à pied. La Hollande est la destination finale du voyage, qui doit se faire en train ! Ils parcourent sans difficulté les 25 kilomètres jusqu’à la gare de Lichtenfels et y arrivent à minuit. Dépourvus de papiers, ils sont cependant cueillis » par les gendarmes chargés des contrôles d’identité, à 5 heures, le 31 octobre. L’alerte d’évasion avait été rapidement donnée par un civil allemand ayant observé l’échappée par la fenêtre. Lors du débarquement du train des deux compères, une échauffourée éclate entre de Gaulle et le sergent Heinrich Meyer. Ce dernier ordonne aux deux prisonniers de monter dans un wagon de troisième classe. De Gaulle, arguant de son statut d’officier, exige de voyager, au minimum, en seconde classe. Le ton monte entre les deux hommes et les civils commencent à s’attrouper. Heinrich Meyer, pour en finir, entreprend de faire embarquer le capitaine de force. De Gaulle l’interpelle vertement Ne me touchez pas avec vos mains sales », le mot cochon » est également prononcé. Quelques heures plus tard, le capitaine de Gaulle est de retour à…Ingolstadt. Mais l’affaire du quai de la gare de Lichtenfels n’en reste pas là car le sergent Meyer a déposé une plainte. Une enquête est ouverte et de Gaulle est auditionné par un officier de justice militaire, le 8 janvier 1918. Il choisit de manier l’humour et l’ironie. Les comptes rendus du conseil de guerre d’Ingolstadt prennent l’apparence de ceux d’un conseil de discipline scolaire ! Selon le prévenu français, les mains du sergent Meyer étaient réellement sales et le mot cochon » s’adressait en réalité à Tristani, dans le contexte suivant il pense pouvoir embarquer les officiers français comme des cochons ». En 1927, lors de la rédaction de son rapport pour l’obtention de la Médaille des Evadés, au sujet de cet incident, de Gaulle prit une hauteur olympienne » arrêté par les gendarmes en gare de Lichtenfels et bousculé par eux, je les avais rappelés au sentiment des distances ». Le verdict tombe en avril 1918, de Gaulle est condamné, pour outrage, à 14 jours de prison. Transféré à la prison de Passau, il a l’effroi de constater qu’il est en compagnie de condamnés de droit commun. S’insurgeant contre ce fait, il écrit au général allemand Peter, responsable des camps de prisonniers d’Ingolstadt. Il menace d’entreprendre une grève de la faim. Finalement, il est renvoyé, au bout de trois jours, à la forteresse de Magdebourg, où il termine de purger sa peine avec d’autres officiers français. Néanmoins, la lettre insolente » adressée au général Peter, lui vaut une nouvelle condamnation. Le camp de prisonnier d’Ingolstadt est dissout, le 18 mai 1918. Charles de Gaulle intègre la forteresse de Wülzburg. En compagnie d’un nouveau complice, le lieutenant Meyer, il opte pour une version revue et augmentée » de l’exploit de l’hôpital d’Ingolstadt. Meyer, déguisé en soldat allemand doit accompagner de Gaulle à la sortie, comme s’il s’agissait d’un simple transfert du prisonnier vers un autre camp. Pour accentuer la crédibilité de la scène, il est prévu que l’Abbé Michel, vieux camarade de détention de Charles de Gaulle déjà du temps d’Ingolstadt et futur curé de Varennes en Argonne, simule des adieux jusqu’à la grille. L’uniforme allemand est subtilisé dans l’atelier du tailleur du camp. Quant aux vêtements civils, indispensables pour poursuivre l’aventure au-delà des murailles du camp, ils parviennent par le service logistique » dirigé par la mère de Charles de Gaulle. Grâce à un officier français rapatrié en France pour raison de santé, Charles a pu transmettre à Jeanne un code pour déchiffrer des demandes insérées dans les textes anodins de ses lettres. Au fil des colis familiaux, il reçoit, pièce par pièce, le nécessaire pour constituer deux tenues anodines. Le plan se déroule selon les prévisions, en fin d’après midi du 10 juin 1918. Une fois à l’extérieur, les deux compères revêtent les effets civils dissimulés dans une valise et prennent le chemin de Nüremberg. Deux jours plus tard, ils sont interpellés par des gendarmes ayant dressé un barrage routier. Ils reprennent la direction des geôles de Wülzburg. Avant le terme des hostilités, de Gaulle a le temps de concevoir et d’exécuter un ultime essai d’évasion. Une fois par semaine, deux prisonniers français, accompagnés du même nombre de sentinelles allemandes, sont chargés de la corvée de linge. Il s’agit d’assurer le transport d’un panier à linge jusqu’à la blanchisserie de la localité de Weissenburg. Un point retient l’attention du capitaine français le panier est assez volumineux pour contenir un homme de taille normale à l’aise, un peu moins pour les presque deux mètres de Charles de Gaulle… Il pousse ses investigations et interroge les prisonniers français affectés à la tâche du transport. Le panier est cadenassé par le fourrier allemand ? Truquer les charnières est possible. S’introduire et s’extraire du paquet ? Des espaces temps de quelques minutes au cours desquels le panier n’est pas surveillé semblent favorables. Le matin du 7 juillet 1918, de Gaulle passe à l’action. Comme à l’accoutumée, le fourrier cadenasse le panier et quitte la buanderie pour aller solliciter deux sentinelles d’escorte. A peine a-t-il fait quelques pas que de Gaulle et deux serruriers » se glissent dans la pièce. Les axes des charnières du couvercle du panier sont chassés et le panier vidé. Le contenu est dissimulé par les deux détenus préposés à la corvée de linge. Charles de Gaulle prend place et le couvercle est rabattu. Les deux extrémités d’un câble, soigneusement peint de couleur osier et passant par les charnières, sont fermement tenues entre les mains du capitaine français et permettent de maintenir le panier fermé. Au retour du fourrier, tout lui parait normal et il ordonne l’acheminement. Une fois déposé dans le couloir de la blanchisserie, de Gaulle attend un moment de calme pour retirer le câble, surgir et s’éclipser vers l’extérieur. Il parvient à gagner Nüremberg pour prendre un train de nuit, direction Aix-la-Chapelle. Seulement, une violente grippe intestinale le contraint à accélérer son programme et à s’embarquer de jour. Pour éviter de devoir adresser la parole à qui que ce soit, il se couvre la bouche d’un bandeau, pour simuler une fluxion. Deux policiers effectuent une inspection des papiers et l’inévitable se produit. De Gaulle reprend le chemin de Wülzburg avec une nouvelle peine de 60 jours d’arrêt de rigueur. Le soir même du 11 novembre, la nouvelle de l’Armistice atteint les prisonniers du camp. Conformément aux termes de la convention, de Gaulle quitte les lieux, le soir même. Cette fois personne ne se met en travers de son chemin et il regagne le sol de France, à Lyon, le 3 décembre 1918. Le parcours de Charles de Gaulle durant la Grande Guerre est marqué par un énorme courage physique et moral, tendu vers un seul but servir la France. Estimant n’avoir fait que son devoir, le capitaine, devenu général, ne tenta jamais d’exploiter son passé à des fins politiques. Ce n’est que dans les années 90 qu’une véritable redécouverte s’est produite. L’étude de l’action du capitaine, montre qu’une bonne partie des principes et traits de caractères du dirigeant de la France Libre des années 40 et de la Ve République des années 60, sont déjà présents au début du XXe siècle. L’apport essentiel de l’épreuve de 1914-1918, sur la personnalité de Charles de Gaulle, est à rechercher dans sa captivité. La profonde connaissance de la société et de la mentalité allemande qu’il acquiert pendant trois ans, lui permit d’amorcer une improbable réconciliation franco-allemande, moins de vingt ans après la capitulation de mai 1945… source DE GAULLE Charles, Lettres, Notes et Carnets, tome 1 1905-1918 et tome 2 1919-1940, Paris, Plon, CHARLES DE GAULLE, Histoire de la Grande Guerre, De Gaulle soldat, 1914-1918, Mamelles éditions, GAULLE Charles VENDROUX Charles et BOUD’HORS Gérard, La génération du feu 1914-1918, Paris, Plon, Français, prisonnier en Allemagne. Il porte une croix cousue afin de le deux là aussi sont détenus en prisonnier porte un brassard, d' autre ont des numéros... La situation des prisonniers de guerre de la première guerre mondiale en Allemagne est un aspect du conflit peu abordé par la recherche historique. Le nombre de soldats faits prisonniers s’est pourtant élevé à un peu plus de sept millions1 pour l’ensemble des belligérants dont environ 2 400 000 par l' Allemagne. Dès 1915, les autorités allemandes ont mis en place un système de camps, près de trois cent en tout, n'hésitant pas à recourir à la dénutrition, aux punitions et au harcèlement psychologique et alliant l’enfermement à l’exploitation méthodique des prisonniers. Cependant, la captivité organisée par les autorités militaires allemandes a aussi contribué à créer des échanges entre les peuples et entraîné chez nombre de prisonniers une réflexion sur leur engagement et leur relation à la patrie. Dès le début de la guerre, les autorités allemandes se retrouvent confrontées à un afflux inattendu de prisonniers. En septembre 1914, 125 050 soldats français et 94 000 russes sont captifs. Avant 1915, les conditions de détention en Allemagne sont très difficiles et marquées par le provisoire et l’absence d’infrastructure. Les prisonniers dorment dans des hangars ou sous des tentes, et y creusent des trous pour se protéger du froid. Les forts humides réquisitionnés pour servir de lieu de détention occasionnent de nombreuses maladies pulmonaires. Les autorités allemandes réquisitionnent également des écoles, des granges, et quantité d’abris divers. Des camps sont établis aussi bien dans les campagnes qu’à proximité des villes, ce qui eut des conséquences lorsque des épidémies de choléra ou de typhus menacèrent de s’étendre à la population civile. Les camps ne sont pas tous situés en territoire allemand, et un certain nombre sont construits dans les territoires occupés et notamment dans la partie nord et est de la France. Ils commencent à se développer à partir de 1915 où le nombre de prisonniers captifs en Allemagne atteint 652 000. Selon les directives officielles, chaque prisonnier doit disposer de 2,5 m2. Les camps brassent un grand nombre de nationalités partageant les mêmes logements on y retrouve en effet des prisonniers français, russes, britanniques, américains, canadiens, belges, italiens, roumains, serbes, portugais, japonais, monténégrins mais également grecs ou brésiliens. Ils font se côtoyer également des soldats d’origines sociales diverses. On y trouve des ouvriers, des paysans, des fonctionnaires ou des intellectuels. Le nombre des prisonniers augmente très rapidement. De février à août 1915, il est passé de 652 000 à 1 045 232. En août 1916, il est de 1 625 000 pour atteindre 2 415 000 en octobre 1918. Les conventions de la Haye À la fin du XIX éme siècle, une réflexion s’engage sur le cadre juridique de la guerre et de la captivité des soldats faits prisonniers, en particulier à la suite des conflits de Crimée ou austro-hongrois. Le tsar Nicolas II est à l’origine des deux conférences qui fixent les termes des lois et coutumes de la guerre à La Haye en 1899 puis en 1907. Le chapitre II de la convention signée en octobre 1907 est entièrement consacré aux prisonniers de guerre et débute ainsi Les prisonniers de guerre sont au pouvoir du gouvernement ennemi, mais non des individus ou des corps qui les ont capturés. Ils doivent être traités avec humanité. Tout ce qui leur appartient personnellement, excepté les armes, les chevaux et les papiers militaires, reste leur propriété. » Les principaux pays de la Triple Entente et de la Triple Alliance signent la convention, à l’exception de l' empire Ottoman qui ne figure pas parmi les quarante-quatre signataires de 1907. Les stipulations de la Haye entrent en application dans l’Empire allemand et en France le26 janvier 1910. Mais ces conventions s'avèrent inadaptées face à l’ampleur de la première guerre mondiale. En octobre 1918 , le nombre de prisonniers retenus en Allemagne s’élève à 2 415 043, et une telle masse d'hommes entraîne l’impossibilité pour un pays en guerre de respecter totalement les conventions dans ses moindres détails. Durant le conflit, des accords spéciaux entre pays belligérants sont conclus afin de pallier ces suivre... Bienvenuesur le blog de La Dépêche du Midi pour le centenaire de la Première guerre mondiale 14-18. Envoyez-nous vos archives à temoignages@ zoomer sur les photos, cliquez dessus. Et ensuite cliquez sur la photo pour passer à la suivante. Pour revenir au blog cliquez en dehors de la photo Regimental HistoriesGuestbooks of the Dead during the First World WarDirectory of 177,000 fighters mentioned in thirty Guestbooks and seventy-five Regimental Histories. The Army records all the actions of the regiments, day by day, in registers called regimental histories. During the First World War, all the military actions, namely the movements, the exploits of the soldiers, are scrupulously the end of the conflict, these registers were transmitted to the Ministry of War. This information, collected in Guestbooks, was published by the Army, by cities and departments or by institutions such as Grandes Ecoles. These are lists of well-deserved soldiers of the Nation, because of their brave or heroic behavior..The initial project of establishing a national guestbook listing all the dead of the First World War unfortunately did not happen. Sources Regimental HistoriesGuestbooks of the Dead during the First World WarDirectory of 177,000 fighters mentioned in thirty Guestbooks and seventy-five Regimental Histories.
20000 photos de poilus » photos de soldats d'unités diverses de la guerre 14/18 » Gendarmerie - Prévôté » Groupes de Gendarmes Pour M. DELPECH, commis des contributions indirectes, à Villefranche d'Albigeois, Tarn.
Accueil Découvrez toutes nos études La journée du Poilu » La journée du poilu, 31 octobre - 1er novembre 1915. Journée du poilu, 25 et 26 décembre 1915. La journée du poilu, 31 octobre - 1er novembre 1915. Date de création 1915 Date représentée 31-oct-15 © Collections La Contemporaine Journée du poilu, 25 et 26 décembre 1915. Date de création 1915 Date représentée 25-déc-15 © Collections La Contemporaine Date de publication Juin 2006 Auteur Alexandre SUMPF Une guerre qui s’installe dans la durée L’épisode de la bataille de la Marne, au début du mois de septembre 1914, soude les Français derrière leurs combattants. Cependant, la conviction que la guerre était inévitable n’a pas été suivie d’autre effet que la mise en condition psychologique des populations. L’impréparation sur le plan logistique le dispute à l’impossible prévision de l’issue d’un conflit où de gigantesques masses d’hommes se trouvent broyées. Fin 1914, la guerre de mouvement laisse place à la guerre de position, symbolisée par l’enterrement des armées ennemies dans des systèmes de tranchées qui se font face. Désormais durable, quotidienne, non héroïque, cette guerre longue impose la mobilisation de l’ensemble de la société et entraîne la sacralisation de la figure du poilu. La solidarité des Français l’Union sacrée » à l’épreuve La première affiche, datée de novembre 1915, représente deux soldats au front le cadre est emblématique de la guerre de position. Les ruines visibles à l’arrière-plan, ainsi que l’arbre mort, rappellent les destructions subies par les régions françaises de l’Est et du Nord. Les boisages qui encadrent l’image, le remblai en terre glaise, situent cette scène aux détails particulièrement précis dans une de ces tranchées qui, par milliers, protègent la France. L’aspect héroïque de cette résistance historique contre l’ennemi allemand est illustré par la reproduction du message de Gambetta, héros de la Défense nationale de 1870. Toutefois l’affichiste ne dessine pas le combat, mais une scène de genre dans le style des peintures classiques donnant à voir le repos des soldats. Ici, il construit un contraste éclatant entre le soldat vu de dos, plongé dans l’ombre portée de la guerre, sur le qui-vive, et le soldat assis en pleine lumière. Son sourire irradie violemment, tel un soleil, l’entrée de la casemate, car il vient de recevoir un colis grâce à la collecte organisée à l’arrière. Les deux médailles reproduites en haut à gauche et à droite, parodies de médailles militaires, sont celles que le contributeur recevait en gage de sa participation. La seconde affiche, placardée deux mois plus tard à l’occasion d’une nouvelle journée du poilu », situe l’action à l’arrière et non plus au front. Le trait et la couleur se font moins précis, le dessin se rapproche du dessin de presse. De fait, l’information y est plus sobre, plus nette. Au lieu d’un titre stylisé difficilement lisible, on a ici, dans un cadre clairement délimité, une annonce qui ressort en rouge sur fond blanc. L’implication des autorités de la République est mise en avant, pour inciter les Français à cotiser une fois encore. Au centre de l’image, cette fois-ci, les deux personnages sont des enfants pris sur le vif dans leur quête de fonds auprès des passants. Le slogan, incarné par la phrase que les enfants prononcent, insiste sur le repos des braves. Pourtant, la guerre est bien présente dans cette image le petit garçon porte un képi identique à celui porté dans l’infanterie au début du conflit. La médaille du poilu », qui orne sa poitrine et témoigne de sa participation à l’effort de guerre, n’est pas sans rappeler celles qui récompensent les combattants eux-mêmes. La petite fille, quant à elle, un peu plus âgée, est costumée en infirmière – une façon de rappeler l’engagement des femmes dans la guerre. Poilus et enfants, même combat Dès les premiers mois du conflit, le mot poilu » devint d’un usage courant au sens qu’il avait dans l’argot militaire à la fin du XIXe siècle courageux », brave ». Le port de la barbe et de la moustache par les soldats du front participa alors au vif succès que rencontra son emploi pour désigner familièrement le père, le mari, le fils, le frère qui se sacrifie pour les civils de l’arrière. Les deux affiches illustrent deux campagnes d’opinion qui se succèdent rapidement dans le temps. Les dates choisies sont symboliques le 1er novembre est le jour de la Toussaint, le 25 décembre est le jour de Noël. La première affiche parle donc de ceux qui sont tombés au combat, qui endurent le pire dans une sorte de royaume d’Hadès qui s’étend sur 800 kilomètres dans l’est et le nord du pays. La seconde affiche, sans nier l’horreur de la guerre et la nécessaire solidarité de tous les Français, s’abstrait du front et propose une trêve de Noël, un retour à la famille et à la vie civile. Les deux dessins mettent en image le vécu de la guerre par les Français. Aux visages moustachus des poilus, burinés par les épreuves, répondent les visages innocents et implorants des enfants, peut-être destinés à devenir orphelins. Comme souvent à l’époque, l’image des enfants se voit doublement instrumentalisée on cherche d’abord à attirer l’attention et la compassion des adultes. On prévoit en outre l’encadrement des enfants et on les contraint à adopter, de plus en plus souvent, des préoccupations et des comportements d’adultes. Cette entreprise, à elle seule, témoigne de l’ampleur et de la profondeur de la guerre totale. Jean-Jacques BECKER, Les Français dans la Grande Guerre, Paris, Robert Laffont, 1980. Jean-Jacques BECKER et Serge BERSTEIN, Victoires et frustrations, Paris, Le Seuil, 1990. Laurent GERVEREAU, La propagande par l’image en France, 1914-1918. Thèmes et modes de représentation » in Laurent GERVEREAU et Christophe PROCHASSON, Images de 1917, Nanterre, 1987. Yves POURCHER, Les Jours de guerre. La vie des Français au jour le jour entre 1914 et 1918, Paris, Hachette, coll. Pluriel », 1995. Stéphane AUDOIN-ROUZEAU, La Guerre des enfants, 1914-1918. Essai d’histoire culturelle, Paris, Armand Colin, 1993. Pierre VALLAUD, 14-18, la Première Guerre mondiale, tomes I et II, Paris, Fayard, 2004. Alexandre SUMPF, La journée du Poilu » », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 28/08/2022. URL Albums liés Découvrez nos études Un ex-voto pacifiste Rappelant par sa composition les représentations d’apparitions miraculeuses de la Vierge, le tableau de Jules Roméo est en fait un ex-voto tout à… L’armée de Vichy recrute L’ armée nouvelle » de Vichy Aux termes de l’article 4 de la convention d’armistice signée avec l’Allemagne le 22 juin 1940, l’armée française… La déshumanisation des soldats Pendant les hostilités de 1914 à 1918, dans tous les pays belligérants, les peintres, comme la grande majorité des artistes et des intellectuels,… Une armée en mal d’idéaux Le Second Empire a toujours entretenu, en métropole et dans ses colonies, une armée importante afin de soutenir, avec des fortunes diverses, tant la… Les premiers aéroplanes militaires La » nouvelle arme »Durant les premières années du XXe siècle, l’aviation connaît sa véritable naissance les machines se… Guerre et Révolution en Russie 1917-1918 Le 12 mars 1917 calendrier justinien, la garnison de Petrograd se soulève. 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Présentation de textes et d'ouvrages 17/09/18 au 30/04/19 Site de Saint-Martin. En savoir plus. Cicatrices de
Aucun des soldats engagés dans la Première Guerre mondiale ne revint indemne le traumatisme fut intense pour les corps comme pour les esprits. Parmi les millions de blessés physiques, certains ne pouvaient même plus être reconnus par leurs proches, tant leurs visages étaient défigurés. Ces gueules cassées » sont devenues le symbole des douleurs provoquées par ce conflit. À un siècle de distance, il est temps de partir à leur rencontre pour rendre hommage à leur courage. Les Poilus, au cœur de la cible Dans la Grande Guerre, l'artillerie et les mitrailleuses infligèrent les 2/3 des blessures. On estime que 40% du contingent français fut touché de façon invalidante et que 11 à 14% de ces blessés l'ont été au visage. Lorsque la blessure arrive, il faut attendre la nuit pour que les brancardiers, guidés par les cris, puissent intervenir. Puis c'est le poste de pansement pour les premiers soins permettant de lutter contre l'asphyxie et l'hémorragie, avant l'acheminement au poste de secours du régiment où officie un médecin. Dès 1914 on met en place des ambulances chirurgicales très rapidement en effet, on se rend compte qu'il est plus efficace de commencer à traiter directement sur le terrain au lieu de s'empresser de convoyer les blessés à l'arrière. Reconstruire les corps Près de grands blessés de la face parviennent dans les hôpitaux. Pris en charge par des centres spécialisés installés loin du champ de bataille, les blessés vont, à leur corps défendant, inaugurer une spécialité inédite, la chirurgie maxillo-faciale. Des prothèses à but médical ou esthétique furent aussi proposées, souvent avec peu de succès beaucoup de blessés, ayant vu leurs camarades souffrir du poids ou des irritations provoquées, les refusèrent, tout comme furent refusées de nombreuses opérations de reconstruction. À l'intérieur des têtes Obusite ou shell shock en anglais, le choc de l'obus » c'est avec cette expression que les chercheurs désignèrent les pathologies psychiatriques post-traumatiques créées par les combats. Apparue en 1915, elle montre que, très vite, les troubles mentaux furent pris en charge par des médecins spécialistes eux-mêmes présents au front. Mais pour une gueule cassée, au choc des combats s'ajoutait celui de la perte de son reflet, de sa personnalité. Isolés dans une chambre pour ne pas choquer les autres patients, ces blessés n'ont bien souvent à leurs côtés pour les rassurer que l'infirmière, plus présente que le médecin qui doit garder sa réserve de professionnel. Elle est auprès d'eux lorsqu'a lieu l'épreuve de la visite des familles, avec les risques de rejet qui l'accompagne. Combien de gueules cassées ont préféré couper tout lien avec leurs proches plutôt que de leur infliger un visage difforme ? Grâce à ces soutiens mais aussi à la camaraderie qui se met en place entre victimes, aidant à l'autodérision, on estime que les suicides furent finalement peu nombreux. Que devenir ? La guerre étant finie pour eux, que faire ? Comment parler de réinsertion à des hommes souvent très handicapés ? Ils vont choisir de s'isoler en se regroupant dans l'Union des blessés de la face et de la tête, fondée en 1921 par des anciens de la Ve division du Val-de-Grâce. Pour faire face aux frais, on multiplie les appels à souscription et les tombolas avant de créer en 1933 une grande loterie la Loterie Nationale est née. Aujourd'hui, l'association, toujours très active, continue à venir en aide aux grands blessés de guerre et à leurs familles tout en multipliant les actions en faveur de la mémoire des broyés des combats. Publié ou mis à jour le 2020-11-18 095455

Lesdécorations et médailles militaires de la guerre 14-18. En cliquant sur l’image, vous serez directement redirigé(e) vers la fiche de la médaille sur notre site de vente en ligne. Croix de Guerre 1914-1918. Croix du Combattant Volontaire 1914-1918. Médaille Commémorative Inter-alliée dite Médaille de la Victoire 14-18 . Médaille militaire des

Le centenaire de la première guerre mondiale révèle aussi les histoires extraordinaires des combattants nègres. Mathieu Méranville et Serge Bilé rapportent les histoires d'hommes ordinaires dont celle de Valentin Lindor, le dernier poilu martiniquais. Au terme d'un intense travail de recherche, Mathieu Méranville et Serge Bilé, journalistes-écrivains, racontent dans leur dernier ouvrage, "Poilus nègres", les histoires extraordinaires des soldats venus d'Afrique et des Antilles-Guyane dans le contexte extrêmement périlleux de la guerre 1914-1918. Ils soulignent en particulier, le manque de reconnaissance accordé à ces poilus. Les auteurs répondent à nos questions. L'ouvrage révèle les discriminations subies par les soldats Antillais et Africains de la guerre 14/18, pourtant nombreux sont ceux qui ont défendu la "mère patrie" avec acharnement, comment s'explique ce contraste?Il faut d’abord rappeler que les Martiniquais, bien qu’étant Français à l’époque, n’avaient pas les mêmes droits que les Français de l’Hexagone. Ils ont du coup pensé qu’en versant leur sang pour la France ça les mettrait à égalité. Sauf que l’Etat-major ne voulait pas d’eux dans l’armée française sous prétexte que les soldats antillais étaient paresseux, maladroits, indisciplinés, et indolents. Malgré ça, beaucoup se sont portés volontaires pour faire la guerre du Mexique en 1861 et la guerre contre l’Allemagne en 1870. Ça a été le cas de l’ancien maire du marin Osman Duquesnay. Dans le même temps, les députés antillais, comme Gratien Candace, se battaient à Paris pour obtenir la conscription pour les quatre vieilles colonies. Ils l’ont obtenu finalement en août 1913. Donc, au départ de la participation des soldats antillais à la première guerre mondiale, il y avait un désir d’accéder aux mêmes droits. Ça a été la même chose en Afrique, où le député Blaise Diagne était très actif. Après, dans les casernes et sur les champs de bataille, ça a été autre chose. Beaucoup ont déchanté ! D’où les révoltes qu’il y a eu par la suite au Sénégal, où les jeunes gens ne voulaient plus partir à la guerre ! Le combat de ces anciens combattants nègres, fut plus dure après la guerre contre l'administration, que pendant, contre les allemands ? Qu’est-ce que cela signifie?Il y a eu beaucoup de promesses aux Antilles comme en Afrique et on sait ce que valent les promesses. Aux tirailleurs, on a fait miroiter des perspectives de promotion sociale dans l’AOF, avec des emplois réservés aux anciens combattants et l'abandon du statut d’indigène au profit de la citoyenneté française. A cela s’ajoute la question des pensions qui ont été "cristallisées" en 1960 avec les indépendances. Aux Antilles, les problèmes n’étaient pas si différents. On leur avait promis également des emplois et des lendemains qui chantent. Ces emplois ne sont jamais venus. Et si la majorité d’entre eux n’a pas eu de problèmes de pensions, certains ont été oubliés et leur famille ont dû batailler pour se faire reconnaître. Le cas le plus emblématique, c’est celui de Valentin Lindor. Il a failli mourir aux Dardanelles. Mais quand il est rentré à Ducos, il avait perdu son livret militaire. Du coup l’administration a refusé de le reconnaître comme ancien combattant et il a été ignoré comme ça pendant 83 ans. C’est sa petite fille qui a retrouvé par hasard sa médaille militaire et qui a forcé l’armée à faire son devoir à l’égard de cet homme. A l'adresse des générations d'aujourd'hui et de demain, quel enseignement essentiel faut-il garder de l'histoire des tirailleurs sénégalais et soldats créoles ?D’abord j’aimerais dire que nous avons découvert, Mathieu Méranville et moi, des hommes extraordinaires. C’étaient en fait des hommes ordinaires qui ont posé des actes extraordinaires dans un contexte extrêmement périlleux. Je pense à Valentin Lindor, le dernier poilu martiniquais. Je pense à Abdoulaye N’diaye, le dernier poilu sénégalais. Je pense à l’officier guadeloupéen Camille Mortenol qui était chargé de la défense aérienne de Paris. Je pense à l’artilleur polynésien Marcel Plia. C’est le personnage le plus étonnant de ce livre. Totalement méconnu, y compris en Polynésie. Il a servi dans... l’aviation russe et était considéré comme un héros à Moscou où il a été plusieurs fois décoré. Ce livre c’est une façon de les mettre en lumière tous ces hommes et de rappeler aux générations d’aujourd’hui, quoi qu’elles pensent de cette période, que leurs grands parents ont eux aussi fait l’Histoire ! Image de Marcel Plia écharpe, combattant polynésien de l’armée russe. On le voit rendre visite à l’hôpital à son commandant russe blessé, lorsque leur avion a été attaqué par un appareil allemand, avant que Plia ne le détruise. • ©collection privée Marcel Plia, le combattant polynésien de l’armée russe • ©Collection privée PHOTOSD’ACTUALITÉS VIDÉOS 64,333 photos et images de Guerre 14 18 Parcourez 64 333 photos et images disponibles de guerre 14 18, ou lancez une nouvelle recherche pour explorer plus de photos et images. sur 100 SUIVANTE
Accueil Découvrez toutes nos études L'envers de la première guerre mondiale devant l'objectif Déjeuner de poilu, Reims, 1er avril 1917. Vente des journaux sur un éventaire, Rexpoede Nord, 6 septembre 1917. Déjeuner de poilu, Reims, 1er avril 1917. Date de création 1917 Date représentée 01-avr-17 © Ministère de la Culture / Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN - Grand Palais / Paul Castelnau 11-565568 / CA000333 Vente des journaux sur un éventaire, Rexpoede Nord, 6 septembre 1917. Date de création 1917 Date représentée 06-sept-17 © Ministère de la Culture / Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN - Grand Palais / Paul Castelnau 08-518078 / CA000668 Date de publication Avril 2009 Auteur Alexandre SUMPF Les hommes dans la guerre totaleDurant la guerre de 14-18, la France a mobilisé plus de huit millions d’hommes dans la force de l’âge. Après l’enthousiasme mesuré et la résignation décidée des premières semaines, la lassitude s’est progressivement emparée des combattants, enfermés en plein air dans les tranchées, condamnés à l’attente – de la prochaine attaque, de la permission qui ne vient pas, du repas refroidi, de la lettre désirée, de la fin de la guerre… Les petits groupes de copains » qui ne se connaissaient pas avant guerre partagent la même expérience du feu et adoptent les mêmes rituels, inventant peu à peu un mode de vie parallèle dont les codes échappent pour une large part aux populations de l’arrière. Même si c’était le cinéma qui incarnait la véritable nouveauté dans la documentation du réel de la guerre, la photographie a joué un certain rôle dans la stratégie militaire repérages et dans la communication à l’adresse des soldats du front ou des civils de l’arrière. D’abord appelé au Service géographique de l’armée, Paul Castelnau 1880-1944 est versé aux côtés de Ferdinand Cuville à la Section photographique des armées, créée en 1915, et couvre pendant deux ans l’ensemble des fronts en France, puis au Proche-Orient en 1918. Il utilise pour ces images le L’arrière-front au quotidienLe cliché pris au début du mois d’avril 1917 dans un Reims désert constitue un document très complet sur l’équipement du soldat français, tout en proposant une scène posée mais ayant su conserver un certain naturel. La composition et l’absence de couleurs vives à l’arrière-plan font ressortir le soldat saisi dans une position peu réglementaire, assis voire affalé au pied d’un lampadaire. Son uniforme bleu horizon attire immanquablement le regard, qui peut ensuite détailler à loisir le reste de son attirail. Le casque Adrian en métal a remplacé en 1915 l’inefficace képi, les bandes molletières et les godillots pleins de boue rappellent discrètement le monde des tranchées. Le fusil Lebel est appuyé contre le vélo de ce soldat préposé à la transmission, photographié en plein déjeuner avec ses timbales en fer-blanc, la gourde où il conserve le vin généreusement distribué aux combattants tout comme l’inévitable miche de pain qu’il tient pensivement et dont il s’apprête à couper une tranche. La scène composée autour d’un kiosque improvisé comme en témoigne le carreau cassé qui laisse passer des fils électriques appartient elle aussi aux représentations collectives tout en documentant la soif de lecture et d’information des soldats cantonnés au front. La pose se fait ici plus évidente le préposé et le gradé cherchent à sortir de l’encadrement du guichet, l’un des soldats ne fait même pas semblant de lire et regarde lui aussi l’objectif. Les deux autres personnages tiennent aussi la pose, inconfortable pour le soldat à demi assis, plus simple et plus naturelle pour celui qui lit attentivement un journal. Cette mise en scène collective apparaît d’autant plus œcuménique qu’elle rassemble des soldats de différentes unités et de grades divers. Dans ce cliché soigneusement organisé, seul le soldat venu poster sa lettre, contre le bord du cadre à gauche, paraît s’être invité il a bougé pendant que le photographe exposait sa plaque. Repos du poilu, répit du combattant À l’instar des photographies que les combattants prennent eux-mêmes dans les longs temps de répit et d’ennui que laisse la guerre, les clichés de Castelnau renseignent le quotidien du poilu avec une proximité convaincante, sans allusion directe au danger pourtant omniprésent. Le second cliché essaye ainsi de saisir dans des attitudes figées une normalité » de la situation, un enjouement et une camaraderie scellée par la lecture qui ne peut tromper l’œil – exercé après deux années de guerre – des populations civiles. Celles-ci savent que le combattant ne fait pas plus confiance qu’elles à la presse nationale l’échantillon est représentatif avec Le Figaro, Le Journal, La Victoire, L’Écho de Paris, L’Humanité, etc. où l’assurance crâne des communiqués le dispute à la bravoure d’emprunt des journalistes et à l’imitation maladroite du parler poilu ». Les journaux muselés par la tatillonne censure officielle pratiquent aussi l’autocensure patriotique fondée sur le conformisme et l’exagération, tout en multipliant les scoops afin de vendre du papier. Les bandes dessinées affichées sur les panneaux rappellent que, dans l’esprit des combattants, triomphent la causticité et l’irrévérence des journaux de tranchées, tolérés par l’état-major mais réservés à un public restreint de poilus. Ce qui frappe dans le premier cliché, c’est la solitude incongrue de ce soldat il ne s’agit pas d’une scène de vigie attentive aux mouvements de l’ennemi, ni d’un portrait en pied d’un combattant appartenant à une arme particulière, exerçant une fonction spéciale, ou d’origine exotique. Il goûte son éphémère repos et son frugal repas en passant, entre les deux étapes de sa mission. Nul militaire autour de lui, et un Reims aussi désert que détruit, privé de visages et de façades. Dans la riche série de clichés sur Reims 200 autochromes sur les 375 conservés à la médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine, Castelnau a tiré le portrait individuel de certains survivants qui n’avaient pas fui la ville ; mais il semble n’avoir pris aucun cliché associant civils et militaires. Songeur, le soldat ne fixe pas l’objectif, mais le vide devant lui, insensible à sa blessure légère à la main et inquiet de son futur. Ce repos mis en scène, paré de couleurs pour regonfler le moral de la population, peine toutefois à convaincre qu’il est plus qu’un fragile répit arraché à la guerre, bien présente à l’esprit de ceux que visent le cliché. Jean-Jacques BECKER, La Première Guerre mondiale, Paris, Belin, 2008 rééd..François COCHET, Rémois en guerre l’héroïsation au quotidien, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, POURCHER, Les Jours de vie des Français au jour le jour entre 1914 et 1918, Paris, Plon, VALLAUD, 14-18, la Première Guerre mondiale, tomes I et II, Paris, Fayard, 2004. Alexandre SUMPF, L'envers de la première guerre mondiale devant l'objectif », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 28/08/2022. URL Albums liés Découvrez nos études Les troupes coloniales au service de la patrie La plus grande France » dans la guerre totaleSi la Grande Guerre a été mondiale, les combats n’ont pas eu la même intensité sur tous les… La contre-propagande allemande sur le thème de la barbarie » Dans la bataille de propagandes à laquelle se livrent les belligérants entre 1914 et 1918, les Allemands, en réponse aux accusations d’assassinats… L’emprunt de la libération de 1918 Combler les déséquilibres financiers du premier conflit mondialDurant le premier conflit mondial, la France a financé son effort de guerre par l’… L’Escadrille Lafayette des soldats pas comme les autres Un groupe de soldats pas comme les autresPris pour la mémoire et la documentation de l’armée, destinés à la presse et au public ou encore à un… L'envers de la première guerre mondiale devant l'objectif Les hommes dans la guerre totaleDurant la guerre de 14-18, la France a mobilisé plus de huit millions d’hommes dans la force de l’âge. 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Leshommes dans la guerre totale. Durant la guerre de 14-18, la France a mobilisé plus de huit millions d’hommes dans la force de l’âge. Après l’enthousiasme mesuré et la résignation décidée des premières semaines, la lassitude s’est progressivement emparée des combattants, enfermés en plein air dans les tranchées, condamnés à l’attente – de la Vued’ici, la guerre de 14-18 semble à des années-lumière, un page d’histoire lointaine et mal connue. Les étudiants prennent souvent ce récit cru et sans ambages comme une gifle. La dernière lettre du soldat Charles Guinant. Verdun, Le 18 mars 1916, Ma chérie, Je t’écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S’il Litem « RARE CARNET DE POILU ET CARTES PHOTOS PRISONNIERS DE GUERRE 14 18 WW1 ANNOTEES » est en vente depuis le mardi 2 février 2016. Il est dans la catégorie « Collections\Militaria\Accessoires, pièces détachées\1ère guerre mondiale 14-18″. Le vendeur est « juloca30″ et est localisé à/en Ste Marie de Ré.
PhotoPlaque Stéréo – Guerre 14/18 – Conflit – Tranchée – Vue Stéréoscopique – Poilu – Uniforme – Document actualité. Plaque de verre. La plaque stéréoscopique consiste en un couple d’images prises simultanément par deux objectifs parallèles dont la distance est proche de celle des yeux
Dansla musette du Poilu de 14-18. Quel barda !! En plus du fourniment et de l'équipement réglementaire (armes, outils, masque à gaz, munitions, habillement de rechange) le poilu emportait avec lui en première ligne les nombreux objets personnels, la plupart du temps achetés dans le commerce, qui contribuaient à améliorer son confort et
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